Un choix touristique ?
Parler d’un peuple reculé et plus ou moins préservé n’est jamais simple, c’est un sujet assez complexe à aborder. Pourquoi ? On tombe facilement dans un côté « zoo » que je déteste, et il y a la terrible question de la préservation d’un mode de vie en voie de disparition.
Je dois avant tout vous préciser ma démarche personnelle, les raisons qui m’ont poussé à faire ce choix : rencontrer les Veddas lors de mon deuxième voyage au Sri Lanka.
Ceux qui connaissent ce blog le savent, je suis passionné par les cultures du monde et j’aime découvrir les modes de vie différents du notre au contact des locaux en partageant leur quotidien. Je voyage pour ces raisons uniquement principalement.
Pour mon premier voyage sur place, je me souviens avoir pas mal épluché les guides et blogs sans avoir remarqué quelconque information sur les Veddas. Quelques mois avant le voyage pendant les préparatifs de l’itinéraire, mon collègue de route le photographe Philippe Cap est tombé par hasard sur une série de photos de ce peuple de la jungle. Surprise !? Étonnés et motivés à en savoir plus, nous avons poussé les recherches. Nous n’avons pas vraiment réussi à les localiser, mais nous étions déterminés à découvrir leur mode de vie.
Une démarche responsable ?
Là, c’est assez complexe. Cet article (par exemple) offre de nouvelles informations à leur sujet… Voilà pourquoi j’essaye de peser mes mots. Je ne vous dirai pas où ils sont précisément, je pense que leur rencontre se mérite.
Par là, je veux dire qu’il faut s’intéresser à eux et avoir envie d’en savoir réellement plus pour essayer de les trouver. Il ne faut absolument pas qu’ils deviennent « un classique » des voyages au Sri Lanka, leur mode de vie disparaîtrait en quelques années et leur village deviendrait un zoo touristique comme il en existe beaucoup dans d’autres pays.
Sur place
Quand tu veux, tu peux. Nous avons questionné de nombreux Sri Lankais pour essayer de localiser les Veddas, jusqu’au jour où … Par chance, nous avons rencontré celui qui a déverrouillé la situation.
C’est un homme passionné par son pays et par l’audiovisuel, il a accompagné une équipe de la BBC (télévision anglaise) dans un de ces villages traditionnels un an auparavant. Il a accepté de nous emmener à leur rencontre pour une petite expédition de plusieurs jours (bien entendu, nous avons payé ses services et pris à notre charge ses repas et hébergement).
Nous y sommes !
L’accueil fut pour le moins surprenant … Des hommes peu vêtus sont arrivés, une hache posée sur l’épaule, tout en tendant leurs deux mains vers nous ! C’est avec une double poignée de mains (très dynamique) en criant « Hondomaï » que le premier contact s’est fait ! Hondomaï signifiant : OK.
Un groupe de quelques hommes nous a ensuite invité sous un abris à quelques pas de là, les présentations négociations ont commencé. Nous avons bien senti que l’équipe de la BBC est passée peu de temps avant, les Veddas connaissent bien l’euro et savent facilement ajouter des zéros ! Nous avons finalement réussi à descendre la note pour qu’elle ne contienne qu’un zéro mais … il a fallu de nombreux efforts avant d’entendre un nouveau Hondomaï et de retrouver leurs sourires !
Hondomaï
Ils n’ont pas voulu de notre présence au village (que l’on observait au loin), nous n’avons donc pas rencontré les femmes. Ils nous ont proposé de découvrir différentes techniques de chasse dans la forêt, nous n’avions pas vraiment de choix. Alors oui, allons-y ! Nous sommes donc partis dans la forêt avec 6 hommes et notre accompagnateur…
Après avoir traversé deux rivières avec de l’eau jusqu’à la taille, les Veddas se sont installés sous des arbres et ont allumé un feu avant d’effectuer des danses rituelles. Ces danses ont pour but de « calmer » et remercier les esprits de la forêt pour les laisser chasser (le singe cette fois). Concrètement, il a été très difficile de communiquer. Notre accompagnateur éprouvait quelques difficultés pour les comprendre. Les Veddas parlent un dialecte vraiment différent du Cinghalais ou du Tamoul. D’ailleurs, le mot « Vedda » possède une mauvaise connotation pour eux. Il signifie « le peuple primitif » et n’est absolument pas de leur langue.
Eux préfèrent se nommer « Wanniyala-Aetto » : les hommes de la jungle.
Tir à l’arc, feu, pêche et danses rituelles … sont les activités qu’ils ont bien voulu partager (merci). Je reste persuadé qu’ils ont joué le jeu tout en se mettant un peu en scène par plaisir, mais aussi par expérience (certainement suite au tournage de la BBC). Ils nous ont prouvé qu’ils sont totalement autonomes dans leur environnement, c’est ce que nous étions venus chercher : en savoir plus sur eux. Bien entendu, nous aurions aimé vivre plus d’expériences quotidiennes à leurs côtés et avec leurs familles mais voilà, l’histoire s’est déroulée ainsi…
Vidéo Instagram :
Avant de repartir, nous avons essayé de noter leurs noms… Heureusement, notre accompagnateur-guide nous a encore sauvé (et il n’était vraiment pas certain de lui – papier ci-dessous) . Je ne sais pas pour vous, mais je suis incapable d’écrire son nom et lui aussi (les Veddas ne savent pas écrire, ce qui est assez logique).
Comment tu t’appelles ? Tu pourrais répéter plus lentement … ?
Vidéo Instagram :
En photos
D’autres photos des Veddas prises avec un appareil photo des années 60 sont ici !
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