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carnet de voyage au Sénégal

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Sep 3, 2014 Sénégal , , , 18 Comments

Cet article est la version « texte » de mon carnet de voyage au Sénégal disponible ici pour sa version « carnet » en flash.

Le Sénégal est Teranga*

*Teranga = Pays de l’hospitalité

Une histoire d’amour

«  Sans toi, rien n’aurait existé et jamais je n’aurais eu cette vie. Je te dois beaucoup et jamais je ne pourrais te remercier à la hauteur de ce que tu m’as offert. »

Voici ma déclaration pour ce pays, ce que j’ai toujours rêvé de lui dire. Le Sénégal, c’est mon premier voyage. C’était il y a déjà six ans… Le premier départ vers l’inconnu, sans savoir réellement où j’allais mettre les pieds. Un voyage qui n’avait duré que deux semaines mais pourtant…

Deux semaines passées dans un petit village de pêcheurs. Mon principal souvenir est la gentillesse des locaux. Des heures à discuter, boire des thés et à se promener le long de la plage. Bizarrement, le temps défilait vite dans une ambiance africaine on ne peut plus détendue. J’ai adoré ce paradoxe. Les nombreuses rencontres vécues là-bas m’ont appris qu’ailleurs on peut faire confiance aux autres. Depuis, j’ai continué de voyager. Jusqu’à y consacrer ma vie. Je le crie :  » Sénégal  je te dois beaucoup ! « 

Les Passeurs d’Aventures

Les Passeurs d’Aventures, c’est le nom de l’association que l’on a fondée avec des amis voyageurs. Notre but est de réunir les passionnés de voyage dans un cadre propice aux échanges, qu’ils puissent se rencontrer et partager leurs expériences. Nous organisons régulièrement des ApéroVoyageurs. Soirées que l’on déplace régulièrement dans différentes villes françaises.

L’équipe lyonnaise est particulièrement active et les aller-retours effectués m’ont permis de mieux connaître “Flo” – merci pour le canapé -. Flo fait des vidéos de voyage par passion. La dernière sur le Népal est magnifique ! Quand il m’a dit que le Sénégal est un pays important pour lui, qu’il a de nombreux amis sur place qu’il aimerait revoir alors… On s’est mis à rêver, à parler d’un voyage qui serait comme un retour aux sources. De là est né cette aventure : Retour en Teranga.

avion & visa

Pour un peu moins de 500€ l’aller-retour, il y a aura escale à Casablanca ! Nous arrivons en fin de soirée à l’aéroport de Dakar, récupérons les sacs et allons à la douane faire le visa. Depuis peu, il faut faire la demande d’un visa sur internet. Nous avons choisi de le retirer sur place (son prix est de 50€). Préparez-vous à faire un joli sourire, le douanier vous prend en photo avec une webcam et l’intègre au visa collé dans le passeport. ça vous évitera d’avoir une tête comme la mienne. (Si j’avais su…)

nouveau visa sénégal

Premiers pas en Teranga

Aziz, un ami sénégalais de Flo doit venir nous chercher. Le rendez-vous est fixé. Un sac devant, un autre derrière, nous sortons de l’aéroport à sa recherche. Malgré l’heure tardive, il y a beaucoup de monde mais pas d’Aziz à l’horizon. Un sénégalais souriant s’approche et nous sort : “Il m’a dit de venir vous chercher, on y va.” Nous commençons à le suivre jusqu’à ce que Flo appelle Aziz. Il nous prévient de son retard, il arrive dans dix minutes… Qui est cet homme que l’on suit ?

Tout simplement un chauffeur de taxi malin, qui a sorti la bonne réplique au bon moment. Comme des “bleus”, on était presque tombé dans le panneau. Aziz est là, Flo retrouve son pote et me le présente. En voiture, direction son appartement. C’est ici que l’on habitera la majorité du temps. Il est tard quand nous arrivons, la femme d’Aziz nous accueille, les enfants dorment. Des tapis en natte sont posés sur le carrelage dans le salon, notre lit pour les prochains jours nous attend.

Pas le temps de dormir

Il est 7h, les enfants se lèvent et viennent prendre le petit-déjeuner dans le salon où nous dormons. Quelle surprise pour eux : deux toubabs allongés par terre ! On se lève et dit bonjour, la plus grande reconnaît Flo et lui saute au coup. Les autres sont intimidés et amusés par notre présence. Tout ce petit monde s’installe autour de la table basse, mange son pain tartiné de chocolat devant les dessins animés avant d’enfiler la tenue d’écolier. En route.

Aziz est de retour après avoir déposé les enfants à l’école. Deux bons amis se retrouvent, les souvenirs remontent. Le temps de quelques cafés, je comprends qu’ils ont partagé de grands moments ensemble. Que ce soit en France ou au Sénégal. Aziz était basketteur à Lyon pendant dix ans, partenaire d’équipe de Flo. Je suis accueilli comme un vieux camarade : “ Tu es ici chez toi ” me lance-t-il avec sincérité. En ajoutant “ Tout en sachant que tu n’es pas chez toi ” pour plaisanter.

Quel programme ?

“ Alors les gars, vous avez prévu quoi pour vos deux semaines ? ” Et bien en fait… on n’a rien planifié. On veut juste partager la vie des sénégalais et faire des rencontres. Notre plan : on verra au jour le jour ! On décide de quelques étapes comme l’Île de Gorée pour dire bonjour à la famille d’Aziz, Saint-Louis pour visiter, un village peulh pour découvrir leur mode de vie et bien entendu Dakar. En moins de deux semaines ce trajet devrait bien nous occuper.

Par contre, nous avons prévu du matoss ! Flo est équipé pour la vidéo et j’ai six appareils photo dans mon sac. Quatre instantanés, un argentique et un numérique.

Et encore, j’aurais aimé en prendre plus. Quand on est passionné, plus rien ne compte. Je préfère sacrifier des t-shirts et prendre un maximum de films pour les appareils instantanés. Chaque format, chaque appareil m’intrigue. J’aime les manipuler, essayer de capturer des instants, des paysages… La photo, ça se partage. Les instantanés permettent d’avoir un objet à regarder, à apprécier et à offrir (la moitié des photos prises a été donnée, l’autre est ici).

Fin de l’intro

Désolé pour le blabla, mais le voyage a réellement commencé comme ça. Se laisser guider par nos envies, prendre le temps. Laisser le hasard agir tout simplement. Ne rien planifier, l’Afrique s’y prête assez bien. Comme me l’avait dit un sénégalais lors de mon premier voyage : “ Tu as la montre, et moi j’ai le temps. ” Voici les moments forts de ce voyage, illustrés de clichés instantanés pour mieux partager la magie de la photo avec eux, et leur laisser un petit souvenir…

La combine

Prendre un taxi au départ de Dakar et lui demander de nous conduire là où il se baigne en famille au calme les jours de repos. Pour 2500 francs CFA, on arrive sur une petite crique au nord de la ville. Les locaux nous observent, intrigués par notre présence. On s’approche et dit bonjour.

Tu viens faire quoi ici ? ” nous lance-t-on.
Découvrir la vie sénégalaise. 
Comment ça ?
Discuter, faire connaissance, rencontrer les sénégalais.
Alors vous êtes les bienvenus.

Toutes les rencontres ont commencé comme ça.

sénégal crique

attention c’est du sérieux !

Tous les jours, le foot donne vie à la plage de Dakar, jusqu’aux derniers rayons de soleil. Des pneus ou autres morceaux de bois sont plantés dans le sable en guise de buts et les équipes s’organisent. Les pieds nus frappent un ballon plus ou moins jeune, les tuniques de Manchester et du Barça ont du succès, les échanges sont musclés. Il ne se font pas de cadeaux. Des centaines d’amateurs du ballon rond se défoulent au bord de l’océan, et toi, tu sais jouer ? Si oui, fonce !

sénégal foot plage

plage de Dakar 2

Les francs CFA sont comme les anciens francs.
1 € = 6,55 Fr que l’on multiplie par 100 pour obtenir les anciens francs.
1 € = 655 Francs CFA

sénégal change2

Alors cette première journée ?

C’est plaisant de retrouver l’Afrique et ses ambiances. Les voitures d’un autre temps, les bus colorés, les vendeurs de légumes et autres objets en plastique aux bords des routes, je les avais presque oublié ! J’ai – enfin nous avons – hâte d’en découvrir plus, de partager plus !

Aziz rentre de chez sa mère avec ses enfants qui nous sautent au coup :  “ Alors tontons, ça a été votre journée ? ” Nous voici donc membres de la famille … !

plage de Dakar

même combine

Objectif : trouver un taxi pour rejoindre des pêcheurs au départ d’Hann Mariste 2 (quartier d’Aziz – photo) pour 2000 Fr CFA.

“ Des pêcheurs, il y en a dans beaucoup d’endroits ici à Dakar. ”  
“ Il n’y a pas un quartier particulier ? ”
“ Il y a Hann Pêcheurs. ”
“ Alors on y va. ”

La plage n’est pas vraiment propre malgré les efforts. Les ordures ramenés par l’océan sont regroupés en petits tas. On se laisse aller le long de l’océan le temps de faire quelques photos, en essayant de ne pas déranger les locaux …

sénégal instant

Clac, c’est dans la boîte !

Un homme assis à l’ombre nous observe.

Je lui lance un :  “ Bonjour, ça va ? ” avec un grand sourire
“ça va, merci. Et toi ?”
“Très bien, je suis content d’être ici.”
“Tu fais quoi avec ton appareil ?”  
“Je fais des photos que j’ai tout de suite, tu veux voir ?”
“Oui, fais moi voir !” me dit-il intéressé.
Le temps de ressortir une photo et de lui montrer.
“Mais c’est génial ton truc ! Tu peux me donner une photo ?”
“Si tu veux, avec plaisir.”
“Venez, on va chercher ma femme, on habite juste à coté.”

Lui c’est Ousmane, elle c’est Cathy. Après quelques verres de thé, un pola du couple et un autre de leurs enfants se retrouvent accrochés au miroir familial.

Chez Cathy et Ousane Dakar

Pêche Dakar

dakar plage

dakar plage sx70

C’est normal ce Pélican ?

Juste devant la maison d’Ousmane et Cathy, un pélican est là pour nous accueillir. Il claque du bec dès qu’on s’en approche …

« On ne comprend pas ce qu’il fait là, il s’est certainement perdu.”

pélican dakar

Cathy et Ousmane

Leur maison est comme celles de tous les habitants du quartier de Hann Pêcheurs : quelques parpaings, de la tôle ondulée un cadenas pour serrure. A l’intérieur, on découvre une pièce principale à la fois chambre et salon. Les enfants dorment dans une pièce plus petite juste à coté. Cathy regarde un téléfilm pendant qu’on discute avec Ousmane. A sa grande surprise, notre vie est différente des films que regarde sa femme. Il voit l’Europe comme un Eldorado…

Avant, il aurait rêvé de rejoindre le vieux continent. Aujourd’hui, Ousmane a plusieurs bouches à nourrir. Comme la majorité des hommes du quartier, il pêche sur de longues pirogues pour gagner une poignée de francs CFA et de quoi nourrir ses proches. Son rêve est de voir ses enfants réussir, sortir du quartier.

enfants hann pêcheurs dakar

Promis, on repassera vous voir avant de partir !

On trouve le rythme

Les enfants ont pris l’habitude de venir nous réveiller le matin. En même temps, ils n’ont pas vraiment le choix vu qu’on dort dans le salon, à coté de la table à manger. Le temps d’avaler quelques tartines et d’enfiler leurs tenues d’écolier, ils sont déjà partis.

“A ce soir tontons !”

café dakar

 

Moustiques : 30 – Julien : 1

moustique dakar« Ça me gratte le bras. Un peu … puis beaucoup ! »

Dur ! J’en ai plein le coude ! Le grillage posé sur les fenêtres à des trous, les moustiques se sont fait un plaisir sur mon bras. à croire qu’ils ont prévenu toute la colonie vu le nombre de piqûres que j’ai. Flo était plus loin de la fenêtre et n’a pas été piqué, le veinard. J’ai pris ma moustiquaire dans le sac, ce soir je la monte. Je n’ai pas envie de me faire “attaquer” comme ça tous les soirs sans parler des risques sanitaires…

Vu qu’il y a plus de 3 mètres sous plafond dans l’appartement, c’est avec quatre chaises aux coins du tapis que j’ai suspendu la moustiquaire. Sauvé !

 

Direction Gorée

Flo a une histoire avec cette île située au large de Dakar, il a une maman à me présenter. Lors de ses précédents voyages au Sénégal, Flo a été accueilli plusieurs fois chez cette femme au grand coeur, mère adoptive d’Aziz. Elle avait eu pour Flo des mots que jamais il n’oubliera, lui qui venait de perdre sa maman d’un cancer.

“Tu as trouvé ici une nouvelle maman.”

Nous partons en direction de la chaloupe, rejoindre cette île plus connue pour son rôle historique dans la traite des noirs.

direction gorée

La chaloupe

On entend la sirène de loin, signe de son arrivée. La chaloupe emmène les locaux et les touristes jusqu’à cette petite île, où d’autres attendent l’embarcation pour rentrer sur le continent. Tôt le matin, les Goréens partent au travail en direction de la capitale alors qu’au dernier départ le soir, des jeunes se préparent à rejoindre les fêtes nocturnes de Dakar. Ils rentreront au petit matin en même temps que les marchandises et produits de consommation apportés par le navire.

gorée

Gorée vit sur le rythme des aller-retours de ce bateau.

S’il y a des touristes …

Alors, il y a des vendeurs et guides qui essayent de te vendre leurs services. Flo connaît bien l’île, nous partons directement chez cette femme nommée Mamie Nono.

gorée arrivée

Les ruelles pavées, la végétation, les couleurs des façades plus ou moins entretenues… Gorée est propice à la détente, une ambiance à des années lumières de Dakar malgré les quelques km qui séparent l’île à la capitale.

ruelle gorée

S’il y a des touristes …

Alors, il y a des bières ! Depuis que nous sommes arrivés, nous n’avons pas encore goutté à la Gazelle. Ne vous y trompez pas, la Gazelle est le nom donné à la bière locale.

Avec Fedou et Flo, la Gazelle a meilleur goût !

gazelle

Aarona

Voici Aarona, le petit dernier de la famille qui vit sur l’île. Un gamin souriant et joueur, il nous a accompagné partout, il était un peu notre guide. Comme tous les membres de sa famille, Aarona joue au basket. Il s’entraîne souvent après l’école en portant fièrement sa tenue de l’ASVEL – club lyonnais -.

AARONA

Histoire

Les visiteurs se rendent à Gorée dans le but de visiter la Maison des Esclaves, un lieu de captivité des esclaves avant qu’ils ne soient envoyés vers l’Europe ou les Caraïbes. Entre 900 et 1500 personnes furent emprisonnées dans cette demeure. L’architecture de l’île traduit son passé aux mains de différentes nations de la vieille Europe. Aujourd’hui certains bâtiments ont perdu de leur splendeur, les enduits se déchirent et les volets tombent. La vie a tout simplement repris son cours.

histoire

Rasta Gorée

Il y a comme un air de reggae qui plane sur l’île. Des dreadlocks, du vert jaune rouge et parfois une odeur d’épices …

rasta gorée

Les dessous du bunker

Situé au point culminant de l’île de Gorée, un bunker construit pendant la seconde guerre mondiale est aujourd’hui devenu un studio de répétition.

Sous les deux énormes canons, une batterie, un clavier et des enceintes permettent aux jeunes de chanter la paix sur des rythmes qui nous rappellent un certain Bob.

Ils sont passionnés et se regroupent chaque jour pour essayer de composer de nouvelles mélodies. Ils ont l’espoir de percer, de voir un jour leurs morceaux franchir les frontières.

Au foot, le baobab est défenseur

Le “terrain” de foot est situé en plein milieu de l’île juste en face de l’embarcadère. Impossible de le manquer, un énorme tronc est situé en plein milieu de l’aire de jeu !

baobab défenseur

Merci Flo de m’avoir présenté ta famille de Gorée. Ils ont tous été chaleureux avec moi. On a vraiment bien rigolé avec Fedou (leur fils de notre âge) au point qu’on l’embarque avec nous à Saint-Louis.

dakar au loin

Retour à Dakar pour la nuit

Il est tard, nous prenons la chaloupe pour rentrer chez Aziz avec Flo et Fedou. Demain, c’est samedi. Les enfants ne sont pas couchés, ils nous attendent quand nous arrivons. Vu qu’on est le weekend, ce soir c’est fiesta ! Direction le vendeur du coin de la rue, on achète du Coca et du jus de pomme et c’est parti ! Un peu de musique (le Music Dance Africa, Vol 2 a fait l’affaire), de la bonne humeur et tu “shakes ton body” (bouges ton corps) !

On avait acheté une bouteille de rhum, avec l’accord d’Aziz on s’est servi discrètement à l’abri des enfants…

retour à dakar

Cap vers Saint-Louis

Pourquoi Saint-Louis ? Pourquoi pas ! C’est l’ancienne capitale donc… on verra. Pour le ”fun” on fait le trajet en mini-bus qu’ils appellent rapides.

en sardine

Le bus c’est un camion Partner, en France 9 personnes montent à bord, ici nous sommes 18 à l’intérieur serrés comme des sardines.

Flo avait un petit mal de ventre, rien d’exceptionnel d’après lui. Mais les 6H pour faire 250 km ont changé la donne.Son ventre a complètement craqué.

Habituellement les chauffeurs ne s’arrêtent pas, mais là… Cas de force majeure. Flo est descendu se libérer derrière un baobab et tous les passagers rigolaient.

en route vers saint louis

La chaleur n’a pas aidé…

coucou tata

arrivée à saint-louis

Fedou a étudié quelques mois ici il y a plusieurs années. Il était logé chez sa tante, on profite de l’occasion pour lui rendre visite.

On traverse les ruelles de sable jusqu’à entrer dans un bâtiment à plusieurs étages. Tout en haut, Tata vit dans un petit appartement.

La vieille dame est assise sur son lit et regarde la télé. Une série que l’on a déjà vu chez Cathy et Ndaye Coumba (la femme d’Aziz). Une sorte de plus belle la vie où tous le monde est riche et beau. En fait, c’est une télénovelas tournée au Brésil – Sacrifices de femme -.

saint-louis face A

Une vieille ville coloniale le long du fleuve, où l’on nous accoste régulièrement pour nous vendre un tour en calèche ou des objets souvenirs.

C’est le jeu du tourisme, normal.

face A saint louis

le pont frontière

Un peu plus loin de l’autre coté d’un petit pont, c’est un autre Saint-Louis qui se présente à nous.

pont frontière saint louis

saint-louis face B

Quand on approche du marché, les regards sont moins amicaux. Impossible de sortir l’appareil photo, l’ambiance n’est pas rose.

Beaucoup de pirogues partent d’ici vers l’Europe. Destination qu’ils espèrent dorée, quitte à risquer leur vie.

face B saint louis

les gamins

Ce n’est pas comme à Dakar ici. Pour cette photo, 5 bambins m’ont collé pendant 10 min pour me demander de l’argent…

gamins saint louis

la langue de barbarie

C’est l’un des six parcs nationaux du pays, il se situe à l’embouchure du fleuve Sénégal. Fleuve, océan, dunes et plages de sable : le paradis des oiseaux, des tortues et…

Une marche face à l’océan où nous sommes seuls avec les crabes. Le temps de mouiller les pieds et de faire quelques photos, nous devons rentrer. Le chauffeur nous a donné 40 minutes, et ça fait déjà une heure que nous sommes partis (prévoir plus de temps!).

langue de barbarie

bye bye saint-louis

Vous l’aurez compris, nous ne nous éternisons pas ici. Les rencontres semblent difficiles à créer, l’ambiance est parfois tendue. Il est impossible d’ignorer la pauvreté et la saleté, certains n’ont plus rien à perdre. Nous venons ici pour partager avec les locaux et non pour les belles lumières du soir…

bye bye saint louis

vers thies en 7 places

On va éviter le bus cette fois. On monte dans une vieille Peugeot break 7 places, et on part direction Thiès pour rejoindre un ami de Fedou. Il lui a demandé si on peut venir le filmer pour un clip de rap ! Le trajet, c’était collé serré à 50 km/h.

Arrivés, nous sommes accueillis par 4Leuz et son crew. On sympathise, fume des cigarettes et mange des cacahuètes dans le style de Brooklyn.

On mange un burger et on file au lit, demain il y a un clip à tourner de 8 à 10 H. Après on essaye d’aller chez les peulhs !

reflex

« Flo et ses presque 2 mètres, ça rentre juste dans une sept places… ! »

thies en mode gangsta

Il est 8H, tout le monde est là. 4Leuz est un peu tendu. On plaisante, on le rassure et il se lâche doucement. Il déambule avec ses amis, le pas fière avec des mouvements d’épaules en rythme. On prend différents rushes en changeant d’angles. 40 Go d’images pour 3 minutes de clip, ça devrait le faire …

Sous leurs airs de durs, ces jeunes sont simplement passionnés de rap comme je l’étais de skate. Ils lisent beaucoup dans le but de bien écrire, s’intéressent aux différents styles musicaux pour trouver de nouvelles mélodies. Aucun d’eux ne consomme de drogue ou d’alcool, contrairement à ce que leur image laisse penser. On a beaucoup discuté de foot, de politique, de nos vies respectives. On a manqué de rien, un toit, des repas et des fous rires.

Merci d’avoir été si généreux avec nous les gars. Si Thiès se présente de nouveau sur mon chemin, je passe vous saluer. 4Leuz, je suis ta progression !

thies crew

Teaser monté par Flo :

rendez-vous avec benoît

benoit guide sénégal

Benoît est un ami de Bala que j’ai connu lors de mon premier voyage au Sénégal. J’ai appelé Bala pour lui demander s’il peut nous conduire jusqu’à un village peulh. Il vient de trouver du travail et nous envoie son pote Benoît qui connaît bien la région.

On a convenu de lui donner 30€ pour la journée, auxquels on ajoutera 15€ pour un chauffeur. Benoît n’est pas motorisé. On trouve un taxi, la voiture me semble douteuse. Une voiture qui fume à ce point, ça ne m’était pas arrivé depuis l’Ouzbékistan. On prend la route…

Oui mais … Au bout de 10 minutes, le conducteur s’arrête. Il prend le jerrican d’eau dans le coffre et en remplit son moteur pour le refroidir. Plus tard, il s’arrête devant une fontaine pour faire remplir le jerrican et répéter l’opération. On va jusqu’à Mbour avec lui, après on trouvera une autre voiture.

route sénégal

Mbour : Des courses et une autre voiture

C’est bon, on a réussi à atteindre Mbour ! Benoît négocie un autre véhicule (qui fonctionne cette fois) et on part faire quelques courses chez un mauritanien. Les mauritaniens sont généralement ceux qui tiennent les commerces dans cette région du Sénégal. Ils sont souvent plus clairs de peau. Les courses seront destinées au village peulh : des allumettes, des bougies et de l’huile de cuisson. Une fois arrivés nous les offrirons au chef du village, en signe de politesse.

épiceries à tout faire

C’est le nom que l’on pourrait donner à ces mauritaniens. Ils vendent (presque) tout, parfois protégés derrière leur grillage comme dans une banque. J’y ai fait du change à un taux similaire à celui des bureaux de Dakar, acheté mes cigarettes et de temps en temps une Gazelle quand c’était possible. Religion et la bière ne font pas bon ménage.

Pourquoi les mauritaniens ont toutes les épiceries dans ce coin du pays ? C’est peut-être comme les chinois à Paris qui ont tous les tabacs, une histoire de mafia secrète… (je sais, je me fais vite des films)

un village peulh comme les autres

On arrive dans un village composé d’une dizaine de cases (maisons), les enfants nous sautent dessus, nous tendent la main et nous accompagnent jusqu’au chef.

village peulh sénégal

bonjour monsieur

Toutes les familles sont assises à l’ombre d’un arbre sur ce que l’on pourrait appeler la place du village.

Les enfants jouent, les femmes portent les bébés, d’autres pilonnent des épices pour le repas, des hommes discutent pendant que certains sont aux champs.

Arrive l’instant diplomate, celui où nous sommes présentés au chef de village. Benoit nous accompagne et nous présente en wolof (langue locale) que nous ne comprenons guère. Une poignée de main, un sourire et le vieil homme nous souhaite bienvenue.

Son fils est âgé d’environ 30 ans et parle un peu français, c’est avec lui que l’on va découvrir le mode de vie de ces nomades paysans.

village peulh sénégal 2

Je ne vais pas vous expliquer de a à z comment ils fabriquent leurs maisons ni combien ils peuvent avoir de femmes, mais ce qui m’a semblé essentiel, surprenant.

C’est vraiment incroyable comme il fait frais à l’intérieur des cases ! On perd 20° en entrant, je ne m’attendais pas à ça.

J’imaginais un sol à même la terre mais non. Ils font une dalle à partir d’un ciment fabriqué avec les termitières!

Nomades ? Ils se déplacent une fois par an pour rejoindre des paturages pour le bétail. Les deux dernières années ont été riches en pluies, ils n’ont pas eu besoin de migrer.

Il me dit que le enfants vont à l’école… Je n’y crois qu’à moitié, l’école est à 8km et les petits sont là en pleine journée.

village peulh sénégal 3

Ils vivent dans le respect des traditions, au contact de la terre et des animaux.

Leur souhait est de voir les enfants continuer ce mode de vie, pour que les coutumes ne se perdent pas. Certains ont déjà quitté le village pour la vie en ville.

Leur principal manque est l’eau potable, les puits sont rares dans la région. Ils se sont regroupés en “syndicat” pour défendre leur droit d’accéder à l’eau.

Il est l’heure de manger, la conversation s’arrête. Nous sommes conviés au repas : une bonne thieboudienne suivie de la cérémonie des 3 thés. Le 1er est fort comme l’homme, le 2ème est doux comme la femme le 3ème est sucré comme l’amour !

baobab

baobab 2

retour à dakar

Il est l’heure de partir, on rentre sur Mbour avec Benoit et notre chauffeur. Ils nous déposent à la gare routière pour qu’on prenne une 7 places (les fameux taxis) en direction de Dakar.

Certains partent dans 1 heure, d’autres plus tard encore. Voilà qui ne nous arrange pas. Par chance, Benoit nous trouve une voiture qui part dans 10 minutes et il reste 2 places. Adjugé !

Oui mais, les deux places sont au font … Je suis au dessus d’une roue et Flo ne peut pas se tenir droit : il est trop grand. On a été pris de fou rire plusieurs fois pendant le trajet, les crampes venaient nous réveiller quand on trouvait le sommeil…

Quelques heures de trajet que l’on ne va pas oublier.

« T’as appelé Aziz ? »
« Aziz, ça va ? t’es chez toi ? »
« Non je ne suis pas là les gars… »

Il est 22h, on arrive à Dakar sans savoir où dormir…

En galère dans dakar à 22h

De la gare routière on rejoint Paradise Food en taxi. C’est un petit restau situé en face de l’institut français. Il fait de bon chawarmas (galettes) et a du wi-fi. On a fait le passage radio en live dans Allo la planète d’ici il y a quelques jours.

Le gérant nous reconnaît, on mange en lui expliquant notre situation. Il appelle un de ses amis de l’autre coté de la rue. L’homme arrive et me demande de le suivre, il a un plan pour nous.

Une opportunité rêvée.

A moins de 50 mètres on entre dans un immeuble, au fond d’un couloir une porte est ouverte. Des hommes bricolent une clim’, il y a un grand lit et une petite douche. Il me demande 10€ la nuit, ce qui est la moitié du prix d’une chambre d’hôtel. Ok, je reviendrai dans 20 minutes pour que les ouvriers finissent de démonter la clim’. Je retourne à Paradise Food retrouver Flo lui annoncer la bonne nouvelle. On patiente, prend les sacs et traverse la rue.

On entre dans l’immeuble jusqu’à la chambre et là surprise : tout à disparu, la clim, le lit, tout ! L’homme arrive et nous crie : partez ! (incroyable!)

On a trouvé un hôtel avec le wi-fi du restaurant. 20 € la nuit, ça va… On a même gagné le droit à une douche chaude !

Une journée à glander

Qui dit hôtel dit petit dej’ ! On s’est fait plaisir : café croissant comme à la maison ! Il est 11h, Aziz doit bientôt rentrer chez lui, on fait le “check out”.

Flo est chaud pour qu’on fasse le trajet à pied jusqu’à Mariste 2 (notre quartier). Sans carte, avec les sacs et ce soleil… C’est loin d’être gagné ! C’est parti, on marche vers… le destin. Au bout d’une vingtaine de minutes, on demande notre chemin.

“Vous y allez en marchant ? C’est loin, au moins une heure, vous êtes dans la bonne direction.”

Voilà qui est dit, on prend le taxi !

Après la journée mouvementée d’hier, on a bien le droit à du repos ! On a donc regardé Sacrifices de femme avec Ndaye Coumba.

julien dakar

Aziz et Fedou sont de retour

Pour une fois, Aziz a réussi à prendre sa journée. Enfin presque car il doit retourner au travail en milieu d’après-midi.

Les enfants ont repris leur bonne habitude de nous réveiller le matin, et moi de monter ma moustiquaire entre quatre chaises pour dormir en paix.

Vers 10h, à la surprise générale Fedou débarque avec un grand sourire : il va passer la journée avec nous.

On a discuté de nos aventures, ils ont parlé de basket (je n’y connais rien).

Ndaye Coumba nous a encore préparé un bon repas. Ici, pas d’assiette ! Un grand plat au centre de la table, et chacun pioche avec sa cuillère.

L’après-midi, c’est promenade sur la plage.

plage dakar

le jour de mes 30 ans

Le réveil est différent ce matin. Même si les enfants nous ont sauté dessus à 7h.

J’ai 30 ans. Le temps de réaliser avec l’aide d’un café – clope et je me dis qu’il y a pire.Je suis au Sénégal avec un bon ami chez des gens formidables pendant que d’autres sont en France sous la grisaille.

(Je suis sympa, j’ai toujours une petite pensée pour mes amis qui sont au travail pendant mes voyages.)

On avait promis à Ousmane et Cathy de les revoir, la dernière fois c’était leur 10 ans de mariage, cette fois c’est le mien. Merci pour votre accueil pour le repas, les thés et les heures passées à discuter !

30 ans

J’ai été discret sur mon anniversaire, mais j’ai acheté un brownie qui jouera le rôle de gâteau au chocolat, du jus de pomme pétillant qui fera le champagne et on a une bouteille à terminer (n’est-ce-pas Flo?).

Les enfants m’ont chanté la chanson, j’ai soufflé une bougie que Ndaye Coumba a sorti de nulle part. C’était parfait.

Bien entendu j’ai appelé mes parents, et bien entendu on a terminé la bouteille de rhum discrètement avec Flo une fois que les petits étaient couchés.

Un anniversaire que je n’oublierai pas.

Bye bye Gorée

On passe la journée à Gorée pour dire au revoir à mamie nono et toute la famille.

BYE GOREE

Dire au revoir c’est difficile

Nous devons quitter Mamie Nono (la maman affective de Flo) et toute sa famille. Le petit Aarona pleure, nous sommes émus. Les émotions montent. Leur porte nous était ouverte, tout comme son grand coeur.

“Les garçons, je penserai à vous dans chacune de mes prières, tous les jours.”

C’est avec le cœur serré que nous attendons la dernière chaloupe pour rentrer à Dakar récupérer les sacs chez Aziz, dire de nouveau au revoir et partir à l’aéroport. Nous avons un vol vers Casablanca qui part dans la nuit.

N&B Gorée

Je ne vous parle même pas de l’ambiance quand on est arrivé chez Aziz.

Les enfants étaient tristes et ont tous demandé un câlin aux “tontons”.

Un gros bisou à Ndaye Coumba qui elle nous a supporté au quotidien. On était des vrais gitans avec Flo dans son salon…

On monte en voiture avec Aziz, il nous met le tube du voyage en musique et nous prenons la route vers l’aéroport.

On a versé notre petite larme Flo et moi. Un peu comme des tapettes disait Aziz.

T’es devenu un frère, merci pour tout. La prochaine fois, c’est à ton tour de venir chez moi.

CD du voyage

Notre titre favori : Azoubaguehi

Une sieste à l’aéroport et on rentre…

Bonus

minolta

36 photos en noir et blanc shootées avec un Minolta XG1 de 1983 que mon père avait acheté quelques jours avant ma naissance. Lui et moi avons pris 30 ans pendant le voyage.

C’est un plaisir d’entendre le clac du déclenchement, de rembobiner et d’attendre le retour en France pour développer les pellicules.

Un peu plus d’un mois après le retour, j’ai reçu mes précieuses photos. Bien entendu, les souvenirs sont vite remontés…

Elles ont beaucoup de grain, la pellicule périmée depuis 2011 y est pour beaucoup. L’effet vintage est au rendez-vous, comme j’aime.

J’espère qu’à votre tour, vous allez décider de visiter la Teranga. BON VOYAGE !

Fedou & Flo, fleuve Sénégal – Saint-Louis

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Flo, mon partenaire de route

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4leuz, rappeur de Thiès et son crew

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Aarona prend la pose, île de Gorée

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Aarona, son île et Dakar qu’il observe au loin

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Se promener au calme dans Gorée…

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Rencontre à Gorée “T’as pas une clope ?”

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Les petites de Gorée, copines de jeu d’Aarona

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Le terrain de foot de l’île avec un arbre en plein milieu !

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La répétition dans le bunker est finie, le chanteur de reggae rentre chez lui rejoindre sa femme, accompagné par leur fils. Gorée

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Merci pour le tour de bateau – Gorée

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Saint-Louis et son fameux pont sur le fleuve Sénégal

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Saint-Louis et ses pêcheurs : une grande pauvreté

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Saint-Louis, la langue de barbarie et ses crabes

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Pour terminer, voici une série de portraits capturés dans un village peulh vers Mbour.

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Merci d’avoir cliqué jusque ici, c’est la première fois que je m’essaye au carnet de voyage. Soyez indulgent avec moi, c’est un registre auquel je ne suis pas habitué…

Grand merci à Flo avec qui j’ai fait ce voyage. Quand tu veux pour qu’on reparte, des roots comme ça c’est rare.

Méga merci à Aziz qui nous a reçus comme des membres de sa famille, à bientôt frangin.

Dédicace à Fedou, on espère te voir bientôt à la télé dans sacrifices de femme.

Une grande pensée pour tous ceux qui nous ont offert un coin pour dormir, un repas, un thé.

J’ai commencé par cette phrase et je conclus sur la même “Sénégal tu es dans mon cœur !


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