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Sherpas Les véritables héros de l’Everest !

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Juin 10, 2011 Actualités 4 Comments

C’est dans le cadre de « Expédition Everest 2012 » pour les 35ans de Terres d’Aventure, que Marc Batard est venu nous présenter le film « Sherpas : les véritables héros de l’Everest » de Frank Senn. Il est le parrain de cette expédition qui se déroulera d’avril à mai prochain : le plus beau trek au Népal. Guide de haute montagne et alpiniste confirmé, Marc est l’homme le plus rapide à avoir gravi le toit du monde sans oxygène ! L’exploit avait duré 22h et 29 min le 26 septembre 1988. En plus d’être le recordman que l’on connait, il est avant tout très humaniste et impliqué dans de nombreuses associations humanitaires comme au Népal, pays qui lui est cher et peuple avec lequel il a tissé des liens d’amitié très forts. Je me suis moi même rendu au Népal, et il est vrai que les gens y sont très attachants. Vous partez avec des idées plein la tête et sur place, vous recevez une vraie leçon de vie. Le film traduit à la perfection le courage et la dévotion des sherpas, minorité représentant 0,7% de la population népalaise. « Sherpa » signifie peuple qui vient de l’Est faisant référence à ce groupe ethnique venu du Tibet jusqu’au Népal il y environ 500 ans.

Sherpas  Les véritables héros de l’Everest :

Voici la vie de ceux qui réalisent des exploits sur le toit du monde, dans l’ombre des occidentaux en quête de sensations. Ils ouvrent les voies dans des passages improbables, montent et descendent les 8 tonnes de matériel réparties sur les camps, installent et désinstallent les tentes dont certaines servent de cuisine ou de réfectoire avec ses tables et chaises, et vous emmènent jusqu’au sommet. Ils partent de chez eux pendant deux longs mois, laissant leurs femmes et familles dans une pénible attente sans moyen de communiquer. Le film nous fait parcourir une expédition suisse composée d’un guide et de ses neuf clients, de leur arrivée sur place jusqu’à l’ascension finale, et nous rappelle que nous sommes petits face à cette montagne.

Tout commence par le camp de base situé à 5340m il est le pied de l’Everest. 7 jours de marche sont nécessaires pour l’atteindre. Aidés des yaks qui peuvent encore leur rendre service à cette altitude, les sherpas y acheminent tout le matériel. À ce camp, un Lama (prêtre), venu du monastère voisin de Tengboche situé à 3860m d’altitude, débute la Puja. Une cérémonie bouddhiste au cours de laquelle il  récite des prières devant un  autel sur lequel sont déposés le matériel d’escalade, du riz, des offrandes et … de l’argent ! Les sherpas et membres de l’expédition sont assis devant lui durant les deux heures que dure le rite et, pour clôturer, ils jettent de la farine en l’air et installent des Loungtas au vent. Ce sont des drapeaux à prières qui ont la capacité d’écarter le mauvais sort, le vent aidant les formules sacrées qui y sont inscrites à voyager dans les airs. Ils sont très croyants et sans ces coutumes, ils n’envisageraient pas une telle aventure.

Il faut rappeler qu’environ 200 personnes ont été victimes des changements d’humeur de la montagne. Chaque année, la fonte des glaces rend les dépouilles de ceux qui sont morts en vivant leur rêve. Des occidentaux et des sherpas n’en redescendront pas et elle sera leur demeure à jamais.  Des petits tas de pierres assemblées en petit pic symbolisent chacune des vies que l’Everest a volé, et c’est avec beaucoup de respect que chacun se recueille devant le mémorial aux morts avant d’affronter les cimes.

Pendant ce temps, une équipe de sherpas composée des plus expérimentés continue de baliser un passage pour permettre un accès au 4 camps situés respectivement à 5900m (N°1), 6400m (N°2), 7300m (N°3) et 7900m (N°4). Ils dérouleront plus de 3500m de cordes et fixeront une soixantaine d’échelles sur lesquelles les 41 expéditions de la saison 2008 tenteront leur chance.  On les surnomme les Docteurs du glacier. Ils observent chaque crevasse, chaque signe de modification météorologique et ont la mission dangereuse de trouver la voie la plus « sécurisée ». A cette période de l’année le glacier descend de 30cm à 1m par jour ce qui rend leur tâche encore plus périlleuse.

Une fois ce chemin balisé, d’autres sherpas ont la mission de dresser le campement sur les 4 camps et enchaînent d’innombrables aller-retours avec des charges dépassant 40kg pour certains comme ce sherpa qui monta avec lui 12 des 50 bouteilles d’oxygène du camp N°3 au N°4. 42kg à 7900m d’altitude, c’est tout simplement incroyable. Moi qui galère avec mes 25kg sur du plat … Jamais ils ne montrent de signes de faiblesse, par peur qu’on ne fasse plus appel à leurs services. Leur principale motivation, en plus d’atteindre le sommet sacré, reste l’argent. En deux mois, ils gagnent plus qu’un enseignant à Katmandou en une année. Généralement, leur salaire se situe entre 4500 et 5500 $ par expédition. 2000 sont fixes et le reste se compose de primes en fonction de leur ancienneté, de l’altitude qu’ils atteignent et du poids qu’ils transportent.

Une fois arrivés au camp N°4, c’est le début du grand frisson pour les membres de l’expédition suisse et pour les népalais. Le toit du monde montre son nez, il semble proche mais à plus de 8000m, chaque effort devient surhumain. Grace aux moyens de communication modernes et aux données météorologiques très précises, tout le monde attend le feu vert du dieu météo pour essayer d’atteindre les 8850m. Certains membres de l’expédition expérimentés veulent réaliser l’ascension sans oxygène et, c’est par équipe de deux que les aventuriers et leurs guides partent encordés à 22h vers l’inconnu à la lumière de la lampe frontale, dans l’espoir de réaliser le rêve. Chaque équipe dispose de réserves en oxygène, et à 8400m ils rattrapent ceux qui sont parti sans utiliser leurs précieuses bouteilles. A 5h du matin, ils arrivent au col sud situé à 8700m où à bout de force, chaque trébuchement peut être fatal. Arrivés à 90m du sommet, ils affrontent le passage du ressault Hillary venant du nom du premier grimpeur à avoir franchi cette difficulté en 1953. C’est un mur de roche de douze mètres de haut qui est la dernière difficulté à surmonter. A 9h, l’expédition arrive au sommet et y reste 1h. Ils admirent l’incroyable panorama que leur offre la cime, certains déposent des drapeaux à l’image de leur pays et redescendent. Au niveau du ressault Hillary, ils croisent leur ami qui est parti sans oxygène et semble être en difficulté. Une fois de retour au camp 4, ils apprennent que leur compagnon est décédé. Il est arrivé au sommet, son 9ème sommet à plus de 8000m sans oxygène mais ce jour là Gianni Goltz, 44 ans ne reviendra pas. Les Sherpas descendent son corps jusqu’au mémorial aux morts, pour qu’il repose en paix.

La mission des porteurs de l’Everest ne s’arrête pas là, tout le matériel sera redescendu dans la vallée. L’époque de la montagne poubelle est révolue.

A votre avis, qui sont les réels héros des expéditions sur le toit du monde?


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