Après avoir été démonté en 300 000 pièces, le temple du Baphuon a retrouvé son allure originelle.
Il faut dire que le temple a vécu une série de déboires dès sa construction au milieu du XIe siècle. Sa structure est une pyramide à trois gradins hautes de 35m, mais les fondations trop fragiles ont affaibli son ossature et, malgré les consolidations effectuées à l’époque, d’importants effondrements ont entraîné son abandon. En effet, c’est une montagne artificielle qui sert de base au massif monument, l’infiltration des eaux de la mousson cinq mois par an l’ont fragilisé et la forêt a doucement regagné son terrain.
Il faut attendre le début du XXe avec le traité franco-siamois de rétrocession des provinces de l’ouest cambodgien pour que l’on s’y intéresse de nouveau. L’Ecole Française d’Extrême Orient (EFEO) y envoya une équipe de scientifiques et d’archéologues dans le but d’extirper le temple des griffes de la jungle puis de le restaurer. Plus les travaux avançaient plus les constatations étaient alarmantes : l’érosion s’accélérait. En 1943, suite à un éboulement, les deux étages supérieurs de l’angle nord-est se sont effondrés. Six ans plus tard, c’est au tour d’une partie de façade de se retrouver en morceaux au sol.
En 1960 une décision radicale fut prise : démonter le temple scrupuleusement pierre par pierre, consolider les fondations avec une armature adaptée avant de le remonter soigneusement. Dix ans après, ce sont 300 000 blocs de grès étaient entreposées autour du site. Comme vous le savez, les Khmers rouges ont pris le pouvoir au début des années 70 et ont interdit l’accès au chantier, allant même jusqu’à brûler toutes les archives des archéologues français rendant la reconstruction impossible.
En février 1995, Norodom Sihanouk le roi du Cambodge confie à l’EFEO la réouverture du chantier. Un véritable puzzle géant en pleine jungle sans points de repères si ce n’est quelques anciennes photographies … ! Les parties du temples qui n’avaient pas été démontées ont aidé les chercheurs dans la réalisation de reconstitutions graphiques avant d’entreprendre l’assemblement des pierres. 15 ans de chantier au quotidien, 240 personnes dont un archéologue et un architecte français à la tête des opérations. Depuis peu, le temple à retrouver toute sa splendeur !
Allez au Cambodge, c’est l’un de mes pays préférés ! Profitez de cette atmosphère si particulière qui règne dans les temples au lever de soleil tôt le matin … le meilleur moyen pour vous de le savoir : partez vivre cette expérience !